Savoirs-Faire: Des techniques ancestrales à valoriser

Les costumes patrimoniaux, catégorie importante du patrimoine culturel content l’histoire des peuples et leurs croyances. Ils constituent un savoir-faire artistique et ancestral lié au patrimoine immatériel et représentent des objets plurifonctionnels, car ils servent de tenu de mode, de support cultuel et rituel, d’éléments de communication entre les régions plus ou moins éloignées et d’éléments de catégorisation entre les individus de mêmes classes et/ou de classes sociales différentes. Tenues du quotidien ou vêtement de fête, ils témoignent d’un mode de vie singulier de coutumes ancestrales et font concorder passé et futur, traditions et modernité. Les nombreux usages des costumes usages à la fois utilitaires et symboliques en font un élément indispensable de la culture des peuples, car ils sont riches en symboles et porteurs de messages qu’il importe de reconstituer, de déchiffrer ou d’interpréter, car ils reflètent l’histoire des peuples et constituent un savoir et un savoir-faire liés au vécu quotidien et à l’histoire nationale.

La fabrication et l’usage des costumes ont subi une certaine libéralisation, altérant ainsi l’essence même d’un des symboles culturels des peuples. Le vocabulaire graphique donne toujours lieu à une interprétation sociale et artistique. Pour ce qui est du Ndop dans les Grassfields par exemple, il s’agit généralement d’une symbolique abstraite des peaux de léopard, de reptiles, d’animaux venimeux, signe de puissance, de pouvoir et d’autorité. En général, le textile a toujours fait partie de l’histoire ancienne des peuples africains qui, aujourd’hui, représente un patrimoine culturel important à préserver. De même, des motifs géométriques peuvent se rapporter à des scarifications, des ornements d’architecture et de mobiliers (cercles, croix, carrés, triangles, losanges). Pourtant, frappée par des aléas et phénomènes divers, cette le textile demeure sous-estimé, trop souvent délaissée, incomprise par ses propres détenteurs et les stratégies de valorisation et de sauvegarde sont très souvent limitées conduisant ainsi à leur disparition. Leurs formes et leurs fonctions ont sensiblement varié au cours des siècles et leur contenu ainsi que les matériaux de confection se diversifient, de même que leur mission, leur mode de fonctionnement et d’usage. Le développement du textile qui s’est accompagné de celui du commerce entre l’Afrique et l’Europe a permis la démocratisation du pagne entrainant ainsi la perte de la valeur traditionnelle/patrimoniale du vêtement en lui-même, car le vêtement ne sera plus l’apanage des rois, nobles ou riches, plutôt une sentence populaire. C’est d’ailleurs cette transition de la tradition à la modernité qui va entrainer la perte de la valeur culturelle et rituelle des costumes patrimoniaux en Afrique en général et au Cameroun en particulier.

Comment le costume traditionnel est il perçu socialement en Afrique?